Le Père Charles Stoerkel,
décédé à Mulhouse, le 13 mars 1995,
à l’âge de 78 ans.


Charles Stœrkel est né le 14 décembre 1916, à Katzenthal (Haut-Rhin). Profès le 28 avril 1938, à Mortain. Prêtre le 4 mai 1943, à Blotzheim. Affectations : France : Sierentz, vicaire (1944-1946). Congo (vicariat apostolique de Brazzaville) : Kindamba (1946-1960) ; Vinza (1960-1973). France : Blotzheim, professeur, Michelbach-le-Bas, curé (1974-1976) ; Magstatt-le-Haut, curé, puis retraite (1976-1995).

Ceux qui ont connu le P. Charles Stoerkel ont été frappés et conquis par sa jovialité rayonnante. D’où la tenait-il ? De son bon naturel, sans doute : les Alsaciens en général et ceux du vignoble de Katzenthal, en particulier, ont spontanément l’âme joyeuse ; mais plus profondément, de son âme de prêtre, respirant la joie du salut.

Le P. Stoerkel était de ces missionnaires qui ont peu écrit, mais beaucoup agi et prié. À l’origine de sa vocation, il y eut son frère Albert, élève à Blotzheim. Celui-ci, tôt enlevé par la maladie en 1926, sur son lit de mourant, lui fit promettre de le remplacer. Cela conduisit Charles, d’abord au noviciat en 1936, mais avec un retard dû aux vendanges : le soleil manquait cette année-là… la disponibilité pour la mission n’empêche pas la fidélité à la famille !

De son séjour à Kindamba, on connaît peu de détails marquants. Le choix de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus comme patronne de la fondation de Vinza ne serait-il pas un signe de la profonde vie intérieure du P. Charles, silencieuse et ardente ?

À défaut de détails édifiants, rapportons une anecdote trop belle pour n’être pas approximativement vraie, même après avoir fait le tour du diocèse. Le père, pour faire vivre sa mission, avait plusieurs expédients, en particulier il achetait en quantité le riz aux paysans, le faisait passer par une machine et le revendait décortiqué, sinon poli sur le marché. Mgr Bernard, lors d’une visite, s’arrête sur le livre de comptes et s’inquiète d’un apparent manque à gagner entre le prix de revient et le prix de vente. « Oui, bien sûr, répond notre économiste, je perds sur chaque kilo, mais je me rattrape sur la quantité. »

Curé en Alsace, depuis son retour d’Afrique, il s’est fait apprécier, au témoignage de ses différents paroissiens, par « son dévouement, son bon conseil, sa disponibilité, son amitié, sa bonté exemplaire, sa joie communicative, son souci de l’unité ». Tant de qualités reconnues équivalent bien à une oraison funèbre. -
Jean-Paul Hoch - PM, n° 209.

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