Le Père Blaise SURGAND

Né: 04/10/21 à Bettendorf (68);
Profès: 08/09/46 à Cellule
Prêtre: 07/10/51 à Chevilly;
Décès: 1er/01/2017

AFFECTATIONS :
GUADELOUPE :
Grand Bourg (52-67; vicaire); Pointe-à-Pitre (67-72; vicaire à Sts Pierre et Paul); Le Raizet (72-90; vicaire); FRANCE : Wolxheim (91-94; économe); GUADELOUPE : Massabielle (94-98; vicaire); (98-2016; retraite); FRANCE : Chevilly (décembre 2016; retraite).

Le P. Blaise Surgand n'aura passé que trois jours pleins dans notre communauté qui fut heureuse de l'accueillir. Au matin de la nouvelle année, le Seigneur a décidé de nous le reprendre, sans signes avant-coureurs, si ce n'est son grand âge. Mais le grand âge n'a jamais causé la mort de personne !
Alsacien, Blaise en avait gardé l'accent malgré ses soixante années et plus en Guadeloupe. Blaise est originaire du Sundgau. Ses parents, des agriculteurs de Bettendorf, ont eu dix enfants. Deux d'entre eux deviendront spiritains: Charles et lui.
Charles a passé sa vie missionnaire en Martinique, avant de se retirer à Rixheim puis à Wolxheim en 1992. Il y restera jusqu'à sa mort, il y a une quinzaine d'années déjà.
Durant sa formation Blaise vivra une rude épreuve, celle de la maladie. Il passera quatre années dans les Alpes à se soigner, avant de penser à la vie missionnaire et au sacerdoce. En 1952, cette étape ne sera plus qu'un mauvais souvenir. L'Église de Guadeloupe l'accueille alors et c'est là qu'il travaillera jusqu'au 27 décembre 2016, hormis les trois années durant lesquelles il assurera l'économat de Wolxheim.
En Guadeloupe, Blaise travaille en étroite collaboration avec le Père Autret, à la paroisse de Marie Galante durant 18 ans. Puis ce sera à la paroisse du Raizet pendant plus de 15 ans, après un court séjour à la cathédrale de Pointe-à-Pitre. Durant toutes ces années, il rencontre beaucoup de monde. Après tant d'années, tous les Guadeloupéens le connaissaient pour l'avoir rencontré à un moment ou à un autre, soit pour un sacrement, soit lors d'une visite ou d'un rassemblement. Jour après jour, en lien avec le clergé local et ses confrères spiritains, il a écrit une page importante de l'Église de Guadeloupe.
Dans sa chambre, j'ai trouvé un feuillet sur sa table de nuit sur lequel j'ai pu lire : « La liturgie nous dira que nous sommes à la dernière heure et qu'il faut vivre dans la piété - Nous sommes à la dernière heure... la dernière heure est toujours une heure de vérité, ce n'est plus le moment de croire à de nouveaux messies, de croire à des lendemains faciles et merveilleux... »
Ce feuillet, il l'avait rédigé pour la messe du 31 décembre 1994 qu'il présida dans sa paroisse au Raizet. Que faisait–elle sur sa table de nuit en ce matin du 1er janvier 2017, si peu de temps après son arrivée ici, en attendant de pouvoir se rendre à Wolxheim? L'avait-il lu la veille? A-t-il pressenti alors que l'heure de vérité avait sonné pour lui? On ne le saura jamais. La suite du feuillet est un commentaire de l'Évangile du jour, le Prologue de Saint Jean.
Nous savons que l'Église de Guadeloupe et de nombreux amis ont eu du mal à admettre son départ. Aujourd'hui, Blaise nous ouvre un autre chemin, un chemin que l'on emprunte qu'une fois, mais ce chemin-là est un chemin de vie et de bonheur, celui-là même qu'il a montré aux autres durant toute sa vie missionnaire et qu'il a permis à beaucoup de franchir sereinement, en paix avec le Seigneur, un chemin vers la plénitude de vie en Dieu.
Au moment de lui dire un dernier adieu, nous rendons grâces à Dieu pour ce missionnaire estimé qui ira reposer auprès de son frère au cimetière de Wolxheim !
P. Gabriel MYOTTE DUQUET
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