LE P. MARTIN SUTTER
DE LA MISSION DE LA GUINÉE FRANÇAISE
décédé à Conakry, le 5 juin 1808.
(Notices biog. III p. 327-335)

Dans la soirée du 9 juin 1908, une foule nombreuse remplissait l'église de Conakry et débordait dans les jardins de la Mission et sur la place publique; et là, profondément recueillie, elle écoutait les notes plaintives et suppliantes de l'Office des Morts, qui se chantait devant les restes mortels d'un humble religieux, le R. P. Sutter. Tout Conakry était là : Européens, indigènes, chrétiens, païens, musulmans, tous étaient venus rendre un dernier hommage à ce mis-sionnaire, qui n'avait point fait grand bruit durant sa vie, mais qui avait passé, à l'exemple du divin Maître, en faisant le bien.

1. Enfance. Vocation
Martin-Joseph-Marie Sutter naquit à Helrrisheim, diocèse de Strasbourg, le 8 novembre 1860. II était issu d'une de ces familles chrétiennes et fortes, qui, de nos jours encore, font l'honneur de l'Église et la gloire de l'Alsace. Il fréquentait l'école de son village, quand éclata la malheu-reuse guerre de 1870. Quoique enfant, il fit son devoir de petit patriote, comme il aimait à le raconter plus tard. Les francs?tireurs étaient déjà organisés. Un jour, un détachement saxon, qui avait essuyé les balles meurtrières de ces guerilleros insaisissables, rencontre le jeune Sut-ter à l'entrée de son village. L'officier l'arrête et lui demande où sont les Français. L'enfant répond d'un air dégagé, puis conduit la troupe dans une direction opposée à la route que, suivent les francs-tireurs, et prudemment s'esquive.

On l'a dit, le malheur est une grande école : les calamités, dont il venait d'être témoin, firent sans doute impression sur l'âme neuve du jeune alsacien et la mûrirent prématurément. En voyant les ruines accumulées de toutes parts, l'enfant pensa à d'autres ruines causées par Satan dans l'oeuvre du Bon Dieu. Il venait de faire sa première communion; l'heure de prendre une décision sur le choix d'une carrière avait sonné : ce fut à l'apostolat lointain qu'il résolut de se consacrer. Il fit part de ses aspirations au vénéré pasteur d'Herrlisheim, qui était alors M. l'abbé Ganter. Ce dernier tressaillit sans doute de joie en entendant ces confidences : " C'est que, comme il l'écrit lui-même au T. R. Père, depuis le commencement du siècle, sa paroisse n'avait pas encore donné une seule vocation ; et voilà que Dieu appelait un de ses enfants, non pas seulement au sacerdoce, mais à l'apostolat. " .

M. Ganter connaissait la Congrégation; ayant enseigné à son jeune paroissien les premiers rudiments de la langue latine, il sollicita et obtint son admission au Petit Scolasticat de Cellule; et, le 26 avril 1876, Martin?Joseph Sutter entrait à St-Sauveur comme élève de sixième. De suite, il se fit remarquer par " son caractère doux et bon, son jugement droit et pratique, sa régularité exemplaire. " Ces lignes sont du R. P. Hubert, alors Supérieur de Cellule, et elles ont été tracées en juillet 4876, c'est-à-dire quelques mois seulement après l'entrée du jeune postulant.

Un an à peine après son arrivée, par lettre du 15 avril 1877, le jeune postulant demanda à être admis à l'Oblation; et le 20 mai suivant, en la fêté de la Pentecôte, il avait le bonheur de revêtir le saint habit, recevant en même temps, comme patron de Religion, saint Stanislas Kostka. Le jeune scolastique n'était pas ce qu'on est convenu d'appeler un brillant élève; durant sa première année, ses directeurs étaient même inquiets à son sujet, et ils se demandaient s'il pourrait réussir ; mais sa constance le sauva. Il se mit au travail avec ardeur et parvint bientôt à tenir un rang honorable dans sa classe.

2. - La Profession
En septembre 1881, M. Sutter entrait au Grand Scolasticat. Comme Cellule, Chevilly le vit simple, pieux, toujours prêt à rendre service, toujours infatigable à l'étude : c'est le témoi-gnage d'un de ces condisciples d'alors, le P. Reeb, qui nous a gracieusement fourni les nom-breux détails relatés en cette notice. II parcourut ainsi, estimé et aimé de tous, 1e cycle de ses études théologiques, recevant la tonsure le samedi de la Passion 1883, les OrdresMineurs le 8 mars 1884, le Sous-Diaconat le 28 février 1885, le Diaconat le 30 mai. Il entra au noviciat la même année : il était prêtre le 1er novembre : et le 29 août 1886, dans la chapelle de Chevilly, il faisait sa profession religieuse. Dès le lendemain, qui était en même temps pour lui le jour de sa Consécration à l'apostolat, il écrivait au T. R. Père ; " Je ne puis vous dire les sentiments dont mon coeur est rempli en ce jour de bonheur pour moi. Un seul de ces sentiments est traduisible : c'est qu'en retour de ce bienfait, pour montrer ma reconnaissance, je m'efforcerai, avec la grâce de Dieu, de devenir, de plus en plus, digne enfant de notre Vénérable Père. "

3. - Le Missionnaire
Destiné au district du Rio-Pongo (Mission de Sierra-Leone), le P. Sutter s'embarque le 16 novembre à Marseille, et arrive à Freetown dans les premiers jours de décembre ; il y passe une quinzaine au milieu de ses confrères, et prend le bateau pour St-Joseph de Boffa, où il arrive la veille de Noël 1886. C'est là que nous allons le voir se dépenser pendant plus de 20 ans.

Cette Mission avait alors à sa tête un homme remarquable, le P. J-B. Raimbault, qui venait de faire paraitre les premiers ouvrages en langue " soso ". Le jeune missionnaire se met de toute son âme à sa nouvelle vie. Sur l'État du personnel 1887, il est mentionné préfet des enfants, et en cette qualité il fait le catéchisme et la classe aux petits noirs, qu'il surveille au travail manuel. Une chose, écrit?il, le contrarie, c'est qu'il n'entend pas encore la langue du pays, et il ne peut faire du ministère en dehors de la Mission; aussi, sous la direction habile et éclairée de son Supérieur, il se met à l'étude de cette langue, et il ne tardera pas à la posséder très bien.

Pourtant il n'est pas exempt des fièvres d'acclimatement ; il en a sa part très large, et à ces fièvres viennent s'ajouter des maux d'estomac. Cela le tient 18 mois durant, si bien que le pauvre Père, à bout de force, est obligé de partir pour Freetown en changement d'air. Là il profite de ce repos forcé pour apprendre l'anglais, ou plutôt le créole Sierra-Leonais, qui lui servira beaucoup au Rio-Pongo. Cependant la fièvre persiste, et il est déclaré incapable de s'acclimater en Afrique. Heureusement le diagnostic de la science fait faillite : un mieux se produit, les forces reviennent, et le P. Sutter peut reprendre .le bateau pour Boffa, guéri pour toujours, pourrait-on dire, si dans la suite il eut à souffrir, et beaucoup, de la rate et d'irrup-tions de clous, pendant le cours de sa vie apostolique, la fièvre ne lui fit plus que de rares visites. Lui-même aimait à le raconter plus tard à ses jeunes collaborateurs, et il les encourageait ainsi à " prendre en gré " les fièvres et les misères de l'acclimatement.

Peu de temps après, en mai 1889, le P. Raimbault quitte le Rio-Pongo pour aller fonder la Mission de Conakry, et le P. Sutter devient Supérieur de Boffa. Rien ne change dans ses habitudes : il est toujours le missionnaire tout à tous, le religieux fervent et fidèle aux moindres prescriptions de la Règle; et rapidement la renommée de son inlassable bonté se répand par tout le pays. On vient des coins les plus reculés du district, et c'est pour exposer ses besoins, pour demander un conseil ou un remède, pour dire bonjour " tout simplement, comme c'est l'usage là-bas; et bientôt tout ce peuple est pris de vénération pour cet homme qu'il n'appelle plus que l' " homme de Dieu. "

Cependant le Père, épuisé par 6 ans et plus de séjour, est obligé de s'embarquer pour la France, en mai 1893 ; le 23 juin suivant il arrive à Marseille. Six mois après; le 22 novembre, il reprend le bateau pour rejoindre sa chère Mission de Boffa. Le Bulletin de la Communauté, janvier 1892 - juillet 1894, relate la construction d'un grand bâtiment en pierre, à étage, qui permettra de ménager davantage la santé des missionnaires : c'est la maison d'habitation ac-tuelle, due en partie au P. Sutter, en partie au P. Noirjean ; puis, 2 ans plus tard, il relate la construction de Sangha, qui devient " sanatorium ".

Le 18 octobre 1896, la Guinée française est érigée en Préfecture Apostolique. Le R. P. Lorber est nommé Préfet Apostolique, et, à Boffa, qui fait partie de la nouvelle Préfecture, le P. Satter reste Supérieur.

L'instruction en Guinée était alors confiée aux missionnaires, qui recevaient du Gouvernement une certaine allocation ; allocation bien modeste, en comparaison des centaines de mille francs alloués aujourd'hui à ce même chapître dans la Colonie. Le P. Sutter profita néanmoins de ces petites ressources pour ouvrir 2 nouvelles écoles, qu'il confia à des catéchistes, l'une à Taboria et l'autre à Sobaneh. Ces oeuvres, hélas ! ne devaient pas durer : quelques années plus tard toute allocation était retirée ; et Taboria, et Sobaneh, qui devaient fournir un beau noyau de chrétiens, étaient fermés, momentanément du moins.

Ici, pour donner un portrait du P. Sutter et de sa Communauté, nous laissons la parole au R. P. Lerôuge, qui, au jour des funérailles du bon Père, disait : < Le P. Sutter était d'une rare bon-té... Et cette bonté transpira vite, on le devine, audelà des limites de la concession, qui ne fu-rent du reste jamais infranchissables... On a dit, particulièrement des Européens, que tous ont aimé le P. Sutter... Deux fois par an surtout, à Pâques et à Noël, la sympathie de ces Mes-sieurs, qui était comme l'écho de la bonté du Père, se manifestait d'une manière éclatante. Dans la nuit de Noël, le large et beau fleuve s'éclairait de lumières multicolores, qui scintil-laient sur les eaux au clapotement régulier des rames et au chant rythmé de l'équipage. Au warf primitif de la Mission on accostait, et on était sûr de voir bientôt la blanche silhouette du Père. On devinait son bonheur dans la franche et invariable salutation, qui est devenue légen-daire : " Bonjour! Eh bien, ça va bien? " Et le bonheur était partagé. Pas d'étiquette ! pas de détours de langage : c'était le " Père " ! c'était la famille.

Dans cette ruche de Boffa, il y avait, ou du moins le P. Sutter voulait qu'il y eût des abeilles. Pourtant humainement ,parlant, Dieu, qui divise ses dons comme il l'entend, semblait n'avoir donné au Père aucune des qualités qui font le régent. D'une apparence peu impressionnante, malgré ses deux yeux profondément cachés, d'une parole embarrassée, trop pressée et saccadée, sachant louer et encourager toujours, et s'embrouillant dès qu'il fallait gronder, la gent écolière profita sans doute de cette excessive bonté, qui scandalisait quelquefois les ,jeunes collaborateurs du P. Sutter, plus partisans du règlement et de la discipline. A cet âge, l'enfant pris dans un milieu incivilisé comprend mieux la correction que l'indulgence : ce fut une la-cune dans l'oeuvre de Boffa. Cependant je ne sache pas qu'aucun missionnaire n'ancre jamais aussi profondément son souvenir dans le coeur de l'indigène, que ne l'a fait ce Père " bon à l'excès... "

En 1898, le P. Sutter, que le manque de personnel et le surcroît de travail ont épuisé, s'embarque de nouveau pour la France, où il arrive en juillet. Dès le 25 janvier suivant; il reprend la mer à Marseille et descend à Conakry, où le R. P. Lorber, obligé à son tour de rentrer en France lui confie l'intérim de la Préfecture Apostolique. Il exerça cette charge de Vice-Préfet, pendant une année entière, jusqu'à la nomination du R. P. Ségala. Il dut la reprendre une se-conde fois en 1901." Puis il partit pour quelques mois diriger la Communauté de Boké, et en 1909?, il rentra de nouveau en France. C'était la dernière fois qu'il devait revoir son vieux père. Pendant son congé, il trouva assez de force et de temps pour faire imprimer un caté-chisme et les Évangiles du dimanche dans cette langue " soso ", qu'il écrivait si clairement ; et, en septembre 1903, il revoyait sa chère Mission de Boffa.

Il l'avait quittée depuis longtemps : il y fut accueilli de tout le monde avec la même sympathie. Pour lui, il se remit à sa tâche, toujours simple, toujours bon, toujours aussi fidèle à la Règle. Pourtant ce Père, que l'on voyait d'une humeur si égale et que l'on n'entendait jamais se plaindre, était un choyé de la souffrance : jusqu'à la fin, en effet, ii eut à souffrir de la rate et du foie ; et tous les ans, pendant de longs mois, son corps se couvrait d'abcès qui lui faisaient endurer le martyre. En 1907 la crise fut encore plus forte que de coutume ; épuisé, il vint se reposer à St?Antoine de Conakry, et il fut remplacé par le P. Quillaud. A ce sujet, il revient à celui qui écrit ces lignes le souvenir personnel que voici : en février 1904, le P. Quillaud, nouvellement débarqué en Guinée, était adjoint au P. Sutter à Boffa ; et ce dernier, en bon papa qu'il était, avait pris son jeune collaborateur, et, le présentant aux catholiques du village, il leur disait : " Mes enfants, vous voyez ce nouveau Fote-Mori ( Fote-Mori, c'est-à-dire prêtre blanc, pour distinguer le Père des prêtres) : c'est lui qui me remplacera. " Était-ce simple prévision, était-ce autre chose? Mais, de fait, 3 ans plus tard, en dépit des nombreux changements et déplacements du?P. Quillaud, ces paroles trouvaient leur réalisation.

Pourtant le cher Père, bien que toujours souffrant, ne restait pas inactif à St-Antoine. En attendant le printemps, il se livrait à un important; travail de linguistique, un dictionnaire " soso " qu'il devait faire imprimer en France. A ses confrères, qui lui conseillaient d'aller achever son ouvrage en Algérie, où il pourrait se reposer auprès d'un ami, il répondait : " Non, ici je ferai mieux, car, dans les cas douteux, je puis consulter les vieux Sosos... et puis, j'aurai tout le temps de me reposer en France. " Il ne se doutait pas, le cher Père, qu'il était si près de la fin. Le 3 mai 1908, en la fête de l'Exaltation de la SteCroix, il chantait encore la grand'messe, et, sur les chrétiens, dont un grand nombre étaient ses anciens enfants de Boffa, tombaient ses suprêmes et paternelles bénédictions. Le soir, en effet, il se couchait, atteint de dysenterie ; il ne devait plus se relever.

4. - Les dernières souffrances. - Sympathies
La bonté, qui avait été comme l'unique et vivante définition du P. Sutter pendant sa vie, allait encore éclater sur son lit d'agonie. Soigné d'abord à St-Antoine, il est conduit au bout de quelques jours à l'hôpital Ballay. Là, un mieux sensible se produit, et ses confrères songent à le reprendre pour hâter sa guérison. Hélas ! ce pauvre corps est usé par ses `?2 années de Gui-née. Le 6 juin, veille de la Pentecôte, le malade a une syncope ; revenu à lui, il demande l'Ex-trême?Onction, qu'il reçoit en pleine connaissance, répondant lui?même aux prières. Il montre du reste une résignation admirable à la sainte volonté du bon Dieu. Il souffre, et beaucoup : cela se lit sur son visage douloureusement tiré; mais ,jamais il ne se plaint. Pourtant une fois, il laisse transpirer la vérité; une voix amie lui dit

" Vous souffrez beaucoup > ! "Que voulez-vous? répond-il demi-souriant, n'est-ce pas notre métier de souffrir?" Cette sérénité devant la mort force l'admiration des gens de service et du docteur lui?même; et les nombreux amis du cher malade viennent s'édifier à son chevet.

La journée de la Pentecôte se passe sans incident; la nuit et la matinée du 8 sont encore assez bonnes; mais dans l'après-midi une nouvelle crise survient, et le docteur ne laisse plus aucun espoir. Encore quelques heures de souffrance et ce sera la fin. Outre ses confrères, le Père voit à ses côtés de nombreux visiteurs, blancs ou noirs, ses amis ou ses anciens enfants de Boffa. Pour tous il a un mot aimable. " Au revoir, lui dit quelqu'un I ou 3 heures avant sa mort! ? "Oui, au revoir, murmure l'agonisant, mais au ciel, oui, au ciel! " Vers 1 heures et demie, la respiration devient plus pénible; cependant il entend encore très bien les pieuses invocations que lui suggère le P. Stoffel, et il s'efforce d'y répondre; puis l'agonie devient plus violente, et, peu de temps après, en pleine connaissance, le P. Sutter rend sa belle âme à Dieu. IL est 8 h. 45 du soir, c'est le 8 juin 1908.

Le lendemain, dès la, première heure, son corps fut transporté à la Mission de Ste-Marie, et exposé dans une salle transformée en chapelle ardente : bientôt la Mission fut envahie par une foule immense qui ne diminua point de toute la journée. Le soir, tout Conakry assistait aux obsèques : les anciens enfants de Boffa voulurent eux-mêmes porter jusqu'au cimetière les dépouilles mortelles de leur si bon Père, ne jugeant pas digne de leur piété filiale de les confier au corbillard. Toutes les autorités invitées étaient présentes ou s'étaient l'ait représen-ter; et les chrétiens, les païens et les musulmans eux-mêmes, accourus nombreux, disaient combien était connu et aimé celui que l'on conduisait à sa dernière demeure. Jamais foule pa-reille ne s'était vue.

Quelques jours plus tard, un service funèbre était célébré à la Mission de Boffa. Il en fut célébré un autre dans l'église de Conakry; et là, devant un auditoire que l'église pouvait à peine contenir, dans une brève mais éloquente oraison funèbre, le R.P. Lerouge retraça la carrière de l'humble religieux, de cet homme de bien qu'a été le P. Sutter, Nous avons été heureux d'en reproduire plus haut l'une des belles pages.

Depuis, les admirateurs et amis du regretté défunt, Européens d'une part, Indigènes de l`autre, se sont cotisés pour élever un monument sur sa tombe. Près de 1200 francs ont été ainsi recueillis, et le travail sera commencé tout prochainement. Quelle épitaphe gravera?t?on sur le marbre de ce tombeau? Nous l'ignorons; mais nulle ne semble mieux convenir que celle-ci : " Transiit bene faciendo. "
H. Quillaud

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