Le Père Auguste TAOC,
1852-1889


Le P. Auguste Taoc naquit à Brest le 23 décembre 1852. Privé des soins maternels dès l'âge de huit ans, il fut adopté par une tante, directrice de l'asile des Enfants de Marie, à Brest, qui lui fit faire sa première communion, et le mit en rapport avec le P. de Bengy, massacré plus tard, sous la Commune, et alors supérieur de la résidence des Jésuites du Finistère. Vers la fin de 1869, ce bon Père le fit entrer au collège de Vannes qu'il quitta en 1872, pour aller au petit séminaire de Nantes.

Le passage du P. Horner dans cet établissement lui donna l'occasion de connaître notre Congrégation, et les conseils de son directeur le déterminèrent à y entrer. Il fut admis, le 27 avril 1874, au grand scolasticat de NotreDame de Langonnet et placé en première année de théologie. Il eut le bonheur de passer trois heureuses années, sans difficulté ni épreuve, et il en fut de même de son noviciat au Saint-Cœur de Marie de Chevilly. " Ces quatre années de probation, dit-il lui-même dans sa lettre de demande pour la profession, n'ont fait que m'affermir de plus en plus dans ma vocation et me confirmer dans la pensée que Dieu m'appelle dans l'Institut.

C'est donc avec bonheur qu'il émit ses premiers vœux en août 1878. Il se rendit, peu après, à la Martinique, où l'obéissance l'appelait à exercer la fonction de professeur. Il arriva au séminaire-collège le 20 décembre 1878, et fut d'abord maître d'étude dans la division des petits, de 1878 à 1881; puis, professeur de huitième, en 1882-83 ; de septième, en 1884-85 ; de sixième. en 1886-87 ; de cinquième, en 1888-89. Pendant tout ce temps. il a fait la consolation de ses supérieurs et l'édification de ses confrères, comme on le verra par la lettre suivante du P. Vanhaecke, qui fait ainsi part de ses derniers moments et de sa mort : " Mon très révérend Père, j'ai à vous annoncer une pénible nouvelle : le Père Taoc est décédé le 20 juin, à 6 heures du matin. C'est un cas de fièvre pernicieuse qui nous l'a enlevé, ou peut-être même la fièvre jaune, car elle existe à l'état sporadique dans la colonie. " Cette mort a beaucoup ému le public et nos élèves. Ce cher confrère était, en effet, universellement estimé, et un des meilleurs professeurs du collège. C'était un travailleur infatigable, préparant consciencieusement sa classe, qu'il faisait avec beaucoup de succès ; très régulier et assidu à ses exercices de piété ; en un mot, nous avons fait une grande, une très grande perte.

" Durant le temps de son séjour à la Martinique, qui a été de près de onze ans, le Père Taoc a fait l'édification de la communauté ; il emporte devant le bon Dieu, avec ses bonnes œuvres et ses sacrifices, les regrets et l'affection de tous ceux qui l'ont connu.

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