Le Père André USINIER
décédé à Chevîlly, le 8 août 1994, âgé de 82 ans
inhumé à Chevilly, le 11 août


Né : 10.01.1912 à Vittel (Saint-Dié). Profès. 08.09.32, Orly. Prêtre :16.10.39, Luppy (Moselle). Affectation : Secrétaire provincial (46-71), Secrétaire provincial adjoint (71-80).
Retraite : rue Lhomond (80-94).

André Usinier était fils de cultivateur lorrain. A trois ans à peine, du fait de la Grande guerre, il était orphelin, ce qui lui valut d'être pupille de la Nation. Il termina ses études secondaires à Saint-Joseph d'Epinal. C'est là qu'avec l'aide d'un spiritain, le Père Marc Pédron, s'est précisée sa vocation missionnaire.

Il était diacre à la mobilisation de 1939. Cette même année, en Moselle, aux armées, l'évêque de Metz lui conférait le sacerdoce. Très vite, c'est la captivité en Allemagne. A Bühl, au pays de Bade, il se fit, dans le clergé et la population, des amitiés solides, qui duraient encore après cinquante ans, franchissant les générations.

Au retour de la captivité, au, sortir de sa quatrième année de théologie, il recevait, en 1946, l'unique obédience de sa vie : secrétaire provincial. Lui qui devait signer des milliers d'affectations ne reçut jamais la sienne : il avait été nommé « à l’essai » Pendant près de quarante ans, sa "vie missionnaire" s'est écoulée entre les quatre murs d'un bureau, d'abord rue des Pyrénées, puis rue Lhomond. Homme d'ordre et de rigueur, il n'écrivait pas : il calligraphiait. Quand il tapait à la machine, il organisait son texte comme un paysage fleuri. On le disait froid : c'était simplement l'apparence d'une grande sensibilité contrôlée. Il est vrai qu'avec son tempérament tenace il restait attaché à ses principes, à ses convictions, qu'il exprimait sans ménagement et qui suscitaient parfois des malentendus.

Il prit sa retraite rue Lhomond, espérant bien y finir ses jours. La maladie vint alors le visiter, sous diverses formes. "La grâce de l'épreuve", comme il disait, lui fut salutaire. Les attentions délicates de ses confrères l'étonnèrent et lui firent faire quelques retours sur ce qu'il appelait "le caractère pas commode du Vieux". Il savait ses jours comptés. Aussi, dans le silence, la prière et un sincère désir de conversion, il s'est préparé à la grande rencontre. Le 4 août, il quittait Paris pour Chevilly, où il s'éteignait doucement quatre jours plus tard.
André TERLET

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