Le Père Pierre VANLUGGENE

Né : 04 novembre 1918 à Bayonne (64)
Profès : 21 octobre 1938 à Orly
Prêtre: 08 juillet 1945 à Chevilly;
Décès: 14 mars 2015 à Chevilly (94)

AFFECTATIONS :
Rép. CENTRAFRICAINE:
Sibut (1946-1947; ministère de brousse); Fort Crampel: (1947-1948; ministère de brousse); Bangui(1948-1949; Cathédrale/Action Catholique); Agoudou-Manga (1949; Aumônier Léproserie) Ndélé (1949-1966; Supérieur Ste Marie); Birao (1966-1980; Supérieur St Pierre); FRANCE: Boulogne sur Mer (1981-1982; Année sabbatique); ISRAËL: (1982-1997; Relations judéo-chrétiennes); FRANCE: Maison-Mère (1997-2000; Conférencier Relation Judéo-chrétiennes); Chevilly (2000-2015; Retraite)

Quand je suis arrivé en Centrafrique, en 1969, Pierre était à Birao, petite ville à la frontière du Soudan. Il circulait en Unimog, seul véhicule adapté aux pistes difficiles de la préfecture de la Vakaga. Puis il acquit un petit avion qui lui permit de visiter plus régulièrement les communautés chrétiennes dispersées sur ce vaste territoire du nord-est du pays. Pierre a vécu de nombreuses années seul. Très exigeant pour lui-même comme pour les autres, il avait des idées bien arrêtées sur un certain nombre de sujets. Il ne s’en cachait pas, et sa conception de la pastorale de première évangélisation n’y échappait pas. «Il fallait d’abord être un saint pour être accepté au baptême parPierre» me confia de lui un confrère qui l'avait bien connu.
Pierre fut un pionnier, un peu à la manière de saint Paul, acceptant difficilement de prendre le relai d’un autre. Il mesurait bien les enjeux de l’éducation: à Ndele qu’il fonda, puis à Birao, il ouvre une école pour les filles et fait venir des Sœurs qui les dirigeront de longues années. Il avait conscience de l’importance que jouaient les catéchistes dans les villages qu’il ne pouvait visiter qu’une ou deux fois par an: à Ndele, il fonde pour eux une école de formation, peut-être la première en République centrafricaine. C’est lui également qui fit construire la belle église de Ndele, trop vaste pour la petite communauté chrétienne de l’époque, mais trop petite pour contenir tout le monde quand je quittai la paroisse en 1994. Dans une circonscription peu peuplée et à majorité musulmane, il sut se lier d’amitié avec les chefs musulmans et conserva avec eux des relations de courtoisie et de bon voisinage.
Pierre quitta son pays de mission en 1980 en laissant le souvenir d’un homme entier, entreprenant, n’ayant pas peur de sa peine, infatigable, déterminé, exigeant, allant jusqu’au bout de ses idées, d’un missionnaire original, très contrasté, d’un homme de prière. Les pierres de fondation qu’il posa ont permis à la construction de s’édifier solidement et harmonieusement. Aujourd’hui ses successeurs en récoltent les fruits.
Le reste de ses forces, il les consacrera aux juifs: il part vivre en Israël à mi-temps, passant son autre mi-temps à donner des conférences sur les relations judéo-chrétiennes dans les paroisses et communautés religieuses de France.
A l’heure de la retraite, Pierre rejoint Chevilly où son temps est partagé entre la lecture, l’entretien de ses nombreuses relations, et la prière. C’est avec la certitude que Dieu se sert de nos limites pour dire son amour aux hommes que Pierre est entré dans la joie de son Maître.
Gabriel MYOTTE –DUQUET
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Gérard WARENGHEM