Le Père Léon VAULOUP,
décédé à Paris le 10 janvier 1932,
à l’âge de 47 ans.


Léon Vauloup naquit le 9 août 1884, à Saint-Ouen-le-Brisoult, dans l’Orne, au diocèse de Séez. Dès sa première enfance, il montra de grandes inclinations pour la piété. Il n’entra pourtant qu’à l’âge de seize ans au Petit Séminaire de la Ferté-Macé. Il semble qu’il ait eu toujours à souffrir de cette initiation tardive au culte des belles lettres. Sa mémoire manquait de souplesse, et les difficultés qu’il trouva dans ses études lui firent douter de lui-même. Il garda toujours de sa première formation une certaine rusticité de manières, compensée d’ailleurs par un jugement pratique et une aptitude à tourner les difficultés, auxquels ceux qui l’ont connu dans sa jeunesse aimaient à rendre hommage.

Le service militaire qu’il fit à Paris, de 1905 à 1906, le mit en relations intimes avec deux de nos scolastiques. MM. Lamendour et Grandin, dont l’influence acheva de le décider à se faire missionnaire dans notre congrégation, projet qu’il nourrissait déjà de longue date.

Il entra au noviciat d’Orly et y fit profession le 28 février 1908.
À la consécration à l’apostolat il reçut son obédience pour le vicariat apostolique de Loango. Mgr Dérouet, le destina à la nouvelle mission de Notre-Dame du Mont-Carmel de Mourindi. Le P. Georges Patron et le P. Joseph Bonneau venaient de fonder cette station avec l’aide du F. Eucaire, menuisier, et du F. Louis, religieux indigène, chargé des plantations.

Le P. Vauloup se mit avec ardeur à l’étude de la langue Yaka et, à l’aide d’un catéchisme élémentaire, composé par le P. Le Scao, en dialecte varama, il se mit à évangéliser les Varamas et les Voungous, qu’il visitait presque tous les mois, et chez qui il compta bientôt près de quatre cents chrétiens.

Quand la guerre éclata, le P. Vauloup fut mobilisé sur place. On le chargea un instant de l’instruction militaire d’un contingent de recrues indigènes, puis il fut mis en sursis d’appel et put donc se livrer tout entier à son apostolat.

Il se donna à ses ouailles avec tant d’ardeur, qu’il lui fallut regagner la France pour cause de santé, en 1918. Il était si fatigué, qu’en cours de route il fallut le débarquer à Conakry et lui permettre d’attendre qu’une amélioration de son état général le mît à même de poursuivre son voyage. Malgré cela, il fut remobilisé à son retour, le 29 septembre 1918, et vécut sous l’uniforme militaire jusqu’au 7 février 1919, après quoi il fut mis de nouveau en sursis jusqu’à la date de sa démobilisation.

Nous empruntons le reste de cette notice au bulletin, le Foyer paroissial, organe officiel de la préfecture apostolique de Saint-Pierre et Miquelon, où il devait passer le reste de ses jours.
« Après un long repos dans sa famille, le P. Vauloup s’embarqua, en octobre 1920, pour Saint-Pierre et Miquelon, champ d’apostolat moins dur que celui d’une mission d’Afrique. Mgr Oster, le préfet apostolique, le nomma curé de la quasi-paroisse de Miquelon.

« Pendant les onze années de son séjour, tout dévoué aux intérêts des âmes, le P. Vauloup consacra ses loisirs à l’agriculture. À force de patience et d’industrie, le curé réussit à faire entrevoir à son peuple de nouvelles ressources en dehors de celles fournies par la pêche, ressources dues aux cultures vivrières et aux pâturages. Le Gouvernement apprécia ces efforts et, en février 1927, nomma le P. Vauloup Chevalier du Mérite agricole.

« Au mois d’avril 1930, le P. Vauloup tomba malade et dut encore rentrer en France. Il rejoignit son poste à Miquelon en janvier 1931, mais il fut repris du mal qui l’avait terrassé dix-huit mois auparavant. Il put néanmoins retourner en France par le courrier du 14 novembre.

« On lui découvrit, à la radiologie, un abcès cancéreux au cerveau. À brève échéance c’était, si on n’opérait pas, la paralysie du cerveau avec d’atroces souffrances. Mis au courant de son état, le cher malade fut d’avis de laisser tenter l’opération qui eut lieu le samedi 9 janvier, dans la soirée ; mais le père était trop affaibli. Il reçut l’extrême-onction le lendemain, dimanche et mourut ce même soir, 10 janvier, vers onze heures. » -
BG, t. 35, p. 694.

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