Le Père Henri VENET
décédé à Blacé, le 30 août 1985, à l'âge de 63 ans


Le Père Henri VENET est né le 15 avril 1922 à Haute-Rivoire, au cœur des monts du Lyonnais Après ses études primaires, il entre à l'école cléricale de Saint-Martin-en-Haut, puis au petit séminaire de Montbrison, dans la Loire. C'est là que naît sa vocation missionnaire. Il termine ses études secondaires à Allex et entre en 1942 au noviciat spiritain de Recoubeau (26), où il prononce ses premiers vœux le 4 octobre 1943. Ordonné prêtre à Chevilly le ler octobre 1950, il arrive au Sénégal fin 1951.

Il résida 32 ans dans la Province Sud de la Casamance, avec des séjours de durée variable dans les missions de Bignona où il fut vicaire, de Ossouye et Balandine où il fut supérieur, et enfin Ziguinchor où pendant près de 10 ans, il fut chargé de fonctions relevant du développement avec le concours du Secours Catholique et de la "Caritas Intemationalis".

Telle fut l'activité missionnaire du Père Venet. Il aura pu ainsi réaliser son idéal: faire connaître le Christ à des populations dont certaines étaient déjà baptisées et d'autres à évangéliser, et mettre à leur disposition ses capacités d'organisation matérielle pour les aider à progresser tant sur le plan humain que sur le plan spirituel.

Animé d'une foi profonde et d'une volonté tenace, il a créé, avec l'aide de généreux bienfaiteurs, des écoles, des dispensaires, des coopératives. Grâce à lui, un certain nombre de villages se sont organises et ont pu ainsi contribuer au développement du pays. Il ne ménageait pas sa peine. Mais il n'écoutait guère les médecins qui lui conseillaient de faire attention à sa santé. Son cœur fatigué lui causa bien des ennuis.

Les dernières années du Père Venet au Sénégal où il eut à s'occuper du Secours Catholique et de Caritas, me font penser au piroguier casamançais qui doit naviguer sur les marigots sinueux de son pays. La pirogue, il l'a faite à sa mesure : il peut la lancer au milieu du fleuve, comme la guider dans les méandres de la rivière Sa route, parfois bordée de hauts palétuviers, lui procure une ombre salutaire. Il a une vue perçante pour déceler les courants favorables ou deviner les obstacles immergés. Il ne laisse à personne le soin de diriger son embarcation Il se plaît à rendre service dans tous les ports où il fait relâche : il est à l'affût des nouvelles, il enquête et raconte aussi ce qu'il a vu et entendu. Il établit lui-même son plan de navigation.

Le Père Venet s'est toujours fié à son étoile, oubliant qu'un Spiritain n'est pas un navigateur solitaire. Si les circonstances nous obligent à vivre seul souvent, et les Pères de Casamance en savent quelque chose, l'esprit de vie communautaire ne doit jamais être absent de nos préoccupations, car c'est la base de notre vie religieuse et apostolique.

En 1984, le Père Venet revient en France. Au mois de décembre de la même année, il est nommé à Blacé dans cette région qui l'a vu naître Avec deux autres prêtres du diocèse de Lyon, il est chargé de ce secteur qui comprend 11 paroisses. Son ministère fut de courte durée. Le 30 août 1985 il décède subitement d'une crise cardiaque, il n'a que 63 ans.

Ses obsèques ont eu lieu à Blacé même. Mais il repose désormais, selon son désir, dans le cimetière de sa paroisse d'origine, à Haute-Rivoire où une assistance très nombreuse et recueillie était venue lui rendre un dernier hommage. Bienheureux les pays qui n'oublient pas les missionnaires qui ont été leurs délégués dans la prédication de l'Évangile.
Louis Le Hunsec

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