Père Louis VIENNE
Décédé à Paris le 1" avril 2003, à l'âge de 69 ans.
Né; 3/12/33, Majunga. Profès: 8/9/56, Cellule. Prêtre: 27/6/65, Chevilly.

AFFECTATIONS :
MAURITANIE : Nouadhibou (66-72).
FRANCE – Maison Mère (72-74).
ITALIE, : Maison Généralice (74-81, archiviste).
FRANCE : Maison Mère 81-82 : recyclage AFM ; 82-97 : secrétariat provincial et ministère ; 1997­-2003 archiviste de la Province.


"L'amour du Christ nous saisit" (2 Co 5,14). Ces mots de St Paul, Louis a pu les reprendre à son compte. A travers tous les services humbles qu'il a effectués pour la Congrégation. Il quitte très tôt sa famille et Madagascar pour suivre un Père Jésuite à St Flour où il commence ses études secondaires. L'affection familiale lui manque. Il entre ensuite chez les Spiritains. L'interruption du service militaire (pendant deux ans en Algérie) sera déterminante dans son orientation personnelle. Il noue des amitiés solides avec des algériens et se met à l'apprentissage de l'arabe qu’il parlait et écrivait couramment. A Chevilly, il travaille au "bureau arabe", pour aider les émigrés du Maghreb à rédiger leurs demandes d'asile. Il est affecté en Mauritanie, à Nouadhibou. Il en parle avec beaucoup d'enthousiasme. Il prend alors conscience de la nécessité du dialogue islamo-chrétien. En 1975, il écrit à son supérieur: "J'ai le coeur à l'apostolat au milieu des musulmans. Je crois au dialogue avec lIslam, à la fois proche et lointain. »

A la Maison Généralice, l'ambiance fraternelle lui plaît ; il apprécie cette vie de communauté qui lui avait manqué en Mauritanie. Mais le travail d'archives finit par lui peser. Il traverse une crise profonde, ne sachant plus comment se situer dans l'Eglise. Sa santé en est affectée. Après une année de pause, il est nommé à la Maison Mère. Il tient aussi à faire du ministère. Il est aumônier de la communauté chrétienne des travailleurs africains, puis vicaire à mi-temps à la paroisse St Joseph des Epinettes (17ê) où il fut très apprécié pour sa minutie, son attention à tous sans distinction, sa disponibilité. Jusqu’à sa mort, il a gardé des relations étroites avec un grand nombre de gens de cette paroisse.

Louis, homme des tâches humbles, est toujours resté discret. Il connaissait non seulement l'arabe, mais aussi l'anglais et l'italien. Mais il ne s'en est jamais prévalu. Sur sa table, le récit des pèlerins d'Emmaüs en anglais et en arabe, avec d'autres écrits en arabe. Il continuait à écrire régulièrement à des amis Algériens.

Au mois de mars, il a des pertes de connaissance, surtout la nuit. Hospitalisé à la Pitié, le docteur a pu le voir ce mardi 1e Avril et causer longuement avec lui, seulement une heure avant son décès. Aussi, notre stupeur fut grande, devant cette venue inopinée du Seigneur,

Merci, Louis pour cette foi dont tu continues à témoigner aujourd'hui. Merci pour ta vie humble, discrète. C'est maintenant qu'on voudrait te connaître plus, te rencontrer plus en profondeur. Mais tu es parti trop tôt !
Père Gérard Sireau