Le Père Etienne VOGEL

Né : 19 juin 1940 à Chauriat (63);
Profès : 08 septembre 1962 à Cellule Prêtre : 05 juillet 1969 à Rixheim;
Décès : 02 février 2017 à Strasbourg (67)

AFFECTATIONS :
CENTRAFRIQUE:
Bangui (70-71; Stage de langue); Bria (71-78; vicaire); Ippy (78-95; Curé); FRANCE: Paris (95-96; recyclage); CENTRAFRIQUE: Bambari (96-98); FRANCE: Paris (98-2000; santé); Blotzheim (2000-2004; Supérieur); Balschwiller (2004-2013; ministères divers); Wolxheim (2013-2017; économe)

Dans un article de l’Écho de la Mission, Etienne évoque son parcours missionnaire spiritain : « la vie missionnaire est faite de départs; partir, c’est mourir un peu, dit-on, mais c’est aussi retrouver une nouvelle vie ».
Sa vie a commencé après le départ forcé de ses parents, en 1940, de Rixheim pour l’Auvergne. C’est près de Clermont-Ferrand qu’Etienne est né, cinquième enfant d’une fratrie de sept. Trois de ses oncles paternels, Joseph, Etienne et Alphonse, sont missionnaires spiritains, deux à Madagascar et l’un en France. Etienne avait aussi une tante religieuse, Sr Xavier, missionnaire enseignante au Gabon.
L’héritage chrétien transmis par ses parents et cet exceptionnel environnement familial missionnaire ont été un milieu favorable pour l’éclosion de sa vocation missionnaire. Il note que cet appel «s’est affermi pendant le service militaire, au contact permanent des jeunes de tous horizons ». Les vingt-huit premières années de sa vie missionnaire se déroulent en Centrafrique. D’abord, dans un fatigant mais épanouissant travail de première évangélisation, le long des 600 km de pistes autour de la petite ville de Bria; il lui en fallait du courage pour se rendre par des routes défoncées dans la vingtaine de communautés chrétiennes pour assurer les confessions et les messes, la formation des catéchistes, vérifier les progrès des catéchumènes et organiser les communautés. À partir de 1978, il est curé de la ville d’Ippy pour redynamiser les communautés chrétiennes. Plus tard, alors qu’il est responsable du centre pastoral de Bambari, le 18 avril 1998, Etienne est victime d’une agression. Ne trouvant pas d’argent chez lui, des voleurs lui envoient une décharge de fusil de chasse dans les jambes. Évacué sur Paris, les chirurgiens de la Pitié-Salpêtrière essaieront, pendant deux ans, de refaire une rotule qui a volé en éclats.
Avec courage, il a entrepris ce nouveau départ dans la souffrance et l’incertitude de l’avenir, sans grands discours, se faisant un réseau de soignants qui l’appréciaient beaucoup et qui ont continué à le voir après sa sortie des soins. Il pourra reprendre la vie active en France comme Supérieur de notre communauté de Blotzheim puis, dans les 9 paroisses autour de Ballschwiller. Ce nouveau départ dans la pastorale lui procurera une nouvelle joie de vivre. Etienne avait le goût et le talent de la relation pastorale. Disponible pour le service de sa famille religieuse, il accepte, en 2013, de devenir économe de notre Maison de retraite Saint-Léon
. Il fait face à de nombreux problèmes de santé: handicap d’une jambe raide, diabète, mauvais fonctionnement des reins qui nécessitent une dialyse nocturne quotidienne, de sérieux problèmes cardiaques. Il n’en faisait pas moins son travail d’économe avec dévouement et s’impliquait dans la pastorale des paroisses environnantes. Sa présence aux événements des paroisses et de la commune, sa jovialité, son contact facile, ses homélies bien préparées étaient appréciées de tous. Personne ne pouvait prévoir qu’il partirait si rapidement, après une courte hospitalisation, le matin même du 2 février.
Auprès du P Libermann, Etienne vit à présent la Vie en plénitude, dans la Paix et dans la Lumière.
Jean-Paul HOCH
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