Le Père Jules VULQUIN,
1852-1931.


Après nos trois pionniers, morts avant la quarantaine, voici le Père Jules Vulquin, décédé à Langonnet le 7 avril 193 1, à l'âge de 79 ans, après 55 années passées dans la congrégation.

Il naquit dans la même région que le P. Morin, à Pouillenay près de Venarey-les-Laumes, le 25 février 1852. Ses parents, sans fortune, avaient peine à suffire aux besoins de leur famille. L'intelligence de l'enfant le fit néanmoins remarquer et lui valut une bourse au p petit séminaire de Plombières-les-Dijon. C'est là que nous le rencontrons pour la première fois par un bulletin de ses succès au 3e trimestre de sa rhétorique, pendant l'année scolaire 1872-73 : il est le premier de sa classe avec des notes excellentes ; en mathématiques il tombe au rang de 56 sur 29 élèves, c'est sa plus mauvaise place.

Ayant obtenu une bourse pour le grand séminaire de Dijon, il y entre en 1873. En 1874, il passe au collège des Maristes, à Senlis, comme professeur, afin d'étudier s'il ne serait pas appelé dans la Société de Marie. Mais aux vacances de 1875, c'est dans la congrégation du Saint-Esprit qu'il se fait admettre. Sa vocation s'étant affermie, on l'envoya à Rome achever ses études théologiques, avec l'intention de le destiner à l'enseignement au grand scolasticat. Malgré une nature chétive et une santé qui paraissait délicate, il fit d'excellentes études, reçut la prêtrise à Rome le Samedi-Saint 1878, et fit profession au noviciat de Chevilly le 29 août 1880.

Pendant ses cinquante années de vie religieuse, il travailla partout en sousordre ; son action très féconde sur les âmes ne paraissait pas au dehors, si bien que nous ignorons le meilleur de son œuvre. Professeur, il livrera à ses élèves la science avec une clarté si naturelle en apparence, qu'elle ignore, dirait-on, tout effort ; directeur de conscience, il ne vise qu'à préparer les âmes à l'action de Dieu, il ne veut autre chose, en cette délicate besogne, qu'être l'instrument du Saint-Esprit ; dans sa vie religieuse il est exact, serviable, et si quelquefois il ne parvient pas à retenir la plaisanterie, le trait d'esprit qui démasque dans son interlocuteur un calcul ou une faiblesse, il a vite fait de corriger ce que sa promptitude aurait eu de blessant.

Il enseigna d'abord deux ans la rhétorique à Langonnet ; puis la philosophie, le dogme et la morale au séminaire du Saint-Esprit à Paris de 1882 à 1893. Il assura ensuite la rédaction du Lys de SaintJoseph pendant six années, de 1893 à 1896, puis de 1900 à 1903. Il reprit alors l'enseignement dans les grands séminaires de Rome, de Fribourg en Suisse, et enfin à Chevilly.

En dehors de ses articles au Lys de Saint-Joseph, il a composé un certain nombre de plaquettes de spiritualité, et deux livres de 150 et 170 pages : le premier est intitulé La direction spirituelle d'après les écrits et les exemples du Vénérable Libermann; le second L'esprit du Vénérable Libermann.

Le P. Vulquin s'éteignit à bout de force, à 79 ans, le 7 avril 1931. Le bon Dieu, pour qui il a bien travaillé pendant sa longue vie, l'aura certainement récompensé.

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