Le Père Raymond WILLMANN
décédé à Fort-de-France, le 13 février 1980, à l'âge de 70 ans

Le Père Raymond WILLMANN est né à Ribeauvillé (68) le 23 juillet 1907. Après ses études secondaires au collège de Redon (35) il entre au noviciat d'Orly où il fait profession le 25 octobre 1930. Le 12 juillet 1936, il est ordonné prêtre à Mulhouse et, l'année suivante, il est nommé à la Martinique.

D'abord vicaire à la Cathédrale, il est nommé, en 1938, vicaire au Lorrain avec comme curé le Père de la Brunelière, futur évêque de la Martinique. En 1941, nous le retrouvons à Sainte-Thérèse. En 1946, il est directeur de I'CEuvre de la, Tracée. De 1949 à 1966, il est curé des Trois-ilets et en 1966, curé du Prêcheur. C'est là qu'il a dépensé ses dernières forces.

Le Père WILLMANN, déclarait Mgr Marie-Sainte, restera pour moi le modèle du prêtre, du religieux et du missionnaire.

Prêtre et missionnaire, il le fut pleinement. Homme de devoir, il s'est donné sans compter. La somme de travail tant apostolique que matériel qu'il a accompli est incroyable. La chapelle appelée à remplacer pour un temps une église délabrée, il l'a construite pratiquement de ses mains. Réparant son garage, au lendemain du cyclone, il fit une chute de plusieurs mètres. Malgré trois côtes cassées, il refusa de quitter son poste et, pendant des semaines, il poursuivit son ministère dans des conditions atroces.

Religieux modèle, il le fut également, donnant l'exemple d'une pauvreté remarquable. Homme d'obéissance, il accepta d'emblée les postes que lui confiaient ses supérieurs. Homme de prière et de vie intérieure, cela explique le succès de son ministère. On le disait sévère. Il était pour ce qui relevait de l'idéal chrétien exigeant et sans compromission. Rien ne lui a manqué, pas même la souffrance. Lui qui toute sa vie n'avait jamais connu l'hôpital allait y vivre ses derniers jours dans ce qui fut une longue et douloureuse agonie. On serait tenté de dire que le Seigneur récompense mal ses serviteurs. Mais ses desseins ne sont pas les nôtres. Peut-ètre a-t-il voulu donner à ces 43 ans de ministère fécond ce sceau rédempteur qu'apporte l'épreuve. Il mourut le 13 février 1980. Ses obsèques furent accompagnées d'un grand nombre de prêtres et de fidèles reconnaissants.
P. Gaston GAUTHIER.